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30/08/2018
Suivre la formation des infirmières avec l'oeil de Nicolas Phililibert, le documentariste du film "Être et avoir" qui m'évoque une scène magique ou un petit bout'chou va voir tout embêté le professeur des écoles et lui souffle : "il m'a piqué ma gomme"avec un air désappointé qui laissait présager le plus grand des désastres...

Enfin je m'égare car c'était il y a plus de 16 ans et ce pourrait être certains de ces élèves que l'on retrouve du côté de Montreuil dans un documentaire qui reste bien trop superficiel pour me convaincre. Le film démarre pourtant bien avec un cours où l'on explique que les infirmiers ne doivent pas travailler pour l'argent mais pour les patients et qu'ils doivent refuser si on leur demande d'assurer des soins dans de mauvaises conditions, que s'ils doivent être quatre dans un service ce n'est pas trois ni encore moins deux.

Magnifique théorie, qui pourrait rejoindre celle sur la vocation des professeurs... mais qu'en est-il de la réalité ? En ce concentrant uniquement sur ces trois années de formation, en ne cherchant pas à voir ce qu'il se passe après, en ne cherchant pas à voir du côté des hopitaix publics et privés la manière dont sont traités les infirmiers et aide-soignant, ... en restant le nez dans le guidon le réalisateur rate son portrait en pointillés des élèves infirmiers.

Évidemment, vous réfléchirez à deux fois à la manière dont vous vous lavez les mains après avoir vu qu'il faut commencer par rincer les ongles et bien frotter les paumes, vous ne regarderez plus le massage cardiaque de la même manière quand on voit le rythme soutenu à garder 30 secondes (quoique, pour avoir été initié une fois lors d'un tournoi de badminton, je me souvenais que c'était bien physique) et vous partagerez la première piqûre, les relations avec les patients douillets ou insensibles, etc... tout ceci est bien joli mais pour ne pas tomber dans l'inventaire des "petits trucs plus ou moins drôles que voient tous les jours les infirmiers", le réalisateur décide de garder des scènes longues qui ne font pas gagner en information.

Du coup, les moments les plus intéressants sont ceux où les stages sont débriefés par les enseignants : qu'avez-vous appris, qu'avez-vous ressenti, comment vous êtes-vous placés par rapport à telle ou telle situation ? Il y a tout un travail d'analyse qui permet aux élèves de prendre du recul sur la manière dont ils ont agi, de sortir de l'idée qu'il n'y avait qu'une manière de réagir, bref de réfléchir et de nous faire réfléchir.

J'attendais du film un oeil plus critique, qui questionne à la fois sur le métier et sur la vision que nous en avons. Malgré les 95 minutes qui permettaient de dire beaucoup de choses, l'ennui pointe rapidement le bout de son nez et le film paraît vite interminable (où un bon somnifère si j'en juge par les deux personnes dans la salle qui se sont endormie avant la fin !). Bref, une belle déception.
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